Comprendre ce que je peux faire à Mazar
Rester ou bouger à travers le pays ?
Les matins à Mazar
J'ai passé la première semaine à l'hôtel Aamo et après ma première nuit j'ai réalisé que le restaurant sous mes fenêtres commençait la friture et la rôtisserie avant le lever du soleil. L'odeur me poussait du lit assez tôt, et je me retrouvais à errer dans les rues à la recherche d'un petit déjeuner. Un homme avait un stand à un coin de rue où il servait du lait à la cardamone et du pain. Ça ne m'aidait pas vraiment à me réveiller de mes joints matinaux, mais l'alternative était le poulet rôti.
J'aime bien me réveiller tôt d'habitude. En étant dans les rues pour le lever du soleil je pouvais voir la ville s'éveiller et des scènes différentes que pendant la journée. J'ai aussi l'habitude de boire du thé indien le matin et sans ça, j'ai du mal à me réveiller. J'ai donc des souvenirs un peu embrumés de ces marches matinales dans Mazar, mais deux scènes restent claires dans ma mémoire.
La première est la vue d'un grand cerf attaché à un étale de boucher. C'était un matin brumeux dans une rue déserte. Il avait de grands bois et de la vapeur sortait de ses narines. Il attendait patiemment son heure et la scène me paraissait tellement irréelle en sortant du lit. Je ne peux pas dire quelle espèce c'était mais je sais que l'Afghanistan à une population de "cerfs de Bactriane".
The second scene that puzzled me, but also gave me much more to think about, was seeing a young street kid picking up garbage. It was very early in the morning, and he looked so exhausted, collecting things on the floor like a machine in slow motion. He was all grey, his face, his hair, his clothes, fading in the surroundings. If I stopped the description here, this scene could take place anywhere in the world, but what deeply disturbed me was that the kid, in this sad grey scene, was wearing neon orange adult soccer shoes with cleats. They were not tied, and it looked like a real pain to walk with them on the asphalt. I felt there was something really wrong with what I was seeing, and I wondered how these shoes ended up on his feet. Was it the kind of supply the West was sending to Afghanistan ? I later realised that most clothes sold on the market were actually second-hand clothes from the west. I will get to that in more detail.
Quand le soleil était bien haut, j'allais aux douches publiques. C'était un endroit très animé avec des douches individuelles et et de l'eau bien chaude. Avec toute la vapeur c'était un peu comme un hammam.
Les destinations sûres et celles à éviter
J'avais tellement de questions et si peu de réponses. Toutes les personnes à qui je parlais me disaient de faire attention à mon portable. Dans les rues certains vendaient des chaînes pour attacher le téléphone au poignet. J'en ai essayé un, et je me suis dis que c'était en faire peu trop !
J'ai aussi commencé à demander autour de moi où je pouvais éventuellement voyager. Je voulais aller à Herat et Shebaghan à l'ouest, et Bamyan au centre du pays. Les gens n'avaient as beaucoup d'information à me donner sur ces destinations et beaucoup me conseillaient de prendre l'avion pour aller à Herat, mais il fallait d'abord passer par Kabul. J'ai pu rencontrer des gens qui venaient de Kabul et ça me semblait être la destination la plus sûre par la route. Par "sûre" je veux dire que 50% des gens répondaient que c'était trop risqué. Je demandais "Est-ce que tu penses que je peux aller à Kabul en bus ?" Certains me répondaient "Non c'est trop dangereux, en plus tu sais jamais quand tu vas arriver à cause de la météo." D'autres répondaient "Oui pas de problèmes j'en viens, mais tu sais jamais..."
So it was hard to make a decision about travelling. Despite all the things people warned me about, I didn’t feel it was such a dangerous place to be, even for my phone. I freaked out a bit the first evening and made sure to avoid going out during the rush hour afterwards.
Le premier chillum
Un soir le jeune qui parlait anglais à l'hôtel m'a amené dans sa maison familiale. Ils avaient quelque plants de cannabis dans le jardin, un cheval, des poules, et on était juste en dehors du centre ville.
On est allé dans une petite salle où les hommes se retrouvent et fument le chillum. J'ai fumé avec les anciens, le père, le grand-père et les oncles, mais pas le fils qui m'avait amené là. J'ai commencé à prendre des photos que vous pouvez voir dans le livre "Afghanistan, Fortress of Cannabis" et ils étaient tous tellement surpris que je fume, que j'aime ça, et que je voulais même les prendre en photo !
Quand on est rentré à l'hôtel, le soleil était déjà bas et les gens commençaient à s'afférer. Le jeune s'est retourné vers moi et m'a demandé "tu n'as pas peur de sortir à cette heure ?" Je lui ai dit "Ça va, mais plus tard je suis moins à l'aise. Mais là regarde, tout le monde à l'air sympas autour de nous, la lumière est magnifique, je marche avec toi, c'est six heure du soir, je suis défoncé, je vois rien qui me dit que c'est dangereux." Il m'a répondu que ses cousins de Kandahar n'osent pas sortir à cette heure quand ils viennent lui rendre visite. J'ai compris qu'on avait du écourter la session de chillum parce qu’il devait encore rentrer chez lui après m'avoir déposé à l'hôtel.
Au bout d'une semaine j'ai réalisé que voyager dans le pays serait soit coûteux soit dangereux. Rester à Mazar me paraissait être l'option la plus sûre et la plus économique. Il y avait déjà beaucoup de choses à Mazar que je voulais voir, comprendre, et découvrir, notamment les champs de cannabis et les fabricants de hasch. Je pourrais aussi sûrement trouver un meilleur hôtel en marchandant pour une longue période. Peut-être qu'il y avait même un moyen d'étendre le visa. Après une semaine, j'avais envie d'en voir plus et je sentais que la ville était assez sûre pour rester si je prenais mes précautions.
A SUIVRE : S'installer à Mazar